Apologie d'un égoïsme tourné vers les autres
Si jamais, au détour d'un chemin, d'une route ou d'un boulevard, vous croisez une âme errante, aidez læ. Peut-être est-iel vengeuresse, agressifve, méchant·e, blessé·e, odieuxse, mielleuxse, trop aimable, …, peut-être ne semble t'iel pas digne d'être aidé·e, mais si vous en êtes capable, faites le. Non pas pour qu'on vous soit redevable (personne n'aime l'être) ou pour votre gain personnel, mais pour la beauté de l'humanité. Ou peut-être, au contraire, que c'est entièrement pour vous que vous le faites : si votre but est de voir le beau en tout et tout le monde, d'aider, de faire grandir, d'installer, de nourrir, d'accompagner, de rafistoler ce qui vous est extérieur, alors en parlant à cette personne en difficulté, vous vous retrouvez vous-même tout autant qu'ellui dans une position incertaine : celle face à l'inconnu·e qui pourrait transgresser des limites personnelles. Quoi de plus pénible que d'aider quelqu'un·e d'ingrat·e ? Quoi de plus pénible que d'être aidé·e par un·e incompétent·e ? Rien ni personne n'est parfait·e, mais tout de même, iel pourrait faire mieux ! Tout est là. Coincé·e dans notre vision du monde, on ne se met pas à la place des autres. Et en même temps, comment penser quelque chose que je n'ai pas vécu, que je ne vis pas et que je ne vivrai jamais ? Comment imaginer l'inimaginable, comment percevoir l'imperceptible ? Comment ne pas s'aliéner l'autre ? Je suis l'autre des autres. Nous vivons un dilemme du prisonnier permanent et continuel. J'ai choisi de pouvoir tout perdre, pour pouvoir tout gagner : possiblement perdre foi en les autres, pour trouver leur humanité.
CC BY-NC-SA 4.0, écrit avec amour par GLenPLonk