GLen's den

Les dernières bribes

Voici, dans l'ordre, les derniers textes écrits sur ce site :

from The den

Deux ailes, puis quelques plumes. À l'aube de cette nouvelle vie, je sens mon dos s'alourdir. Deux ailes de plus, en fait. Je ne suis plus humain, mais pas encore ni ange ni démon. Entre-deux. Nulle part n'est mon foyer. Mes vêtements ne me vont plus, plus rien ne pourra cacher cette nouvelle ramure. Pour les yeux sur les poignets, des manches longues suffisaient. Pour les bouches sur mes genoux, un sarouel suffisait. Pour la beauté inhumaine, du maquillage suffisait. Pour les cornes sur mon crâne, un bérêt suffisait. Mais pour des ailes en plus dans le dos ? Ça va faire une bosse dans tous mes t-shirts, et je me vois mal me mettre en doudoune tout l'été. Ne plus cotoyer la société humaine ne me conviendra pas, j'ai encore beoin de me nourrir, de voir des gens. J'ai des besoins sociaux. J'avais justement beosin d'un nouveau défi du genre.

Fuck. Mes nouvelles sensations sont formelles, j'ai des yeux sur ces ailes. Un sur chaque plume ? J'espère juste ne pas avoir besoin de lunettes.

 
Lire la suite...

from The den

Si jamais, au détour d'un chemin, d'une route ou d'un boulevard, vous croisez une âme errante, aidez læ. Peut-être est-iel vengeuresse, agressifve, méchant·e, blessé·e, odieuxse, mielleuxse, trop aimable, …, peut-être ne semble t'iel pas digne d'être aidé·e, mais si vous en êtes capable, faites le. Non pas pour qu'on vous soit redevable (personne n'aime l'être) ou pour votre gain personnel, mais pour la beauté de l'humanité. Ou peut-être, au contraire, que c'est entièrement pour vous que vous le faites : si votre but est de voir le beau en tout et tout le monde, d'aider, de faire grandir, d'installer, de nourrir, d'accompagner, de rafistoler ce qui vous est extérieur, alors en parlant à cette personne en difficulté, vous vous retrouvez vous-même tout autant qu'ellui dans une position incertaine : celle face à l'inconnu·e qui pourrait transgresser des limites personnelles. Quoi de plus pénible que d'aider quelqu'un·e d'ingrat·e ? Quoi de plus pénible que d'être aidé·e par un·e incompétent·e ? Rien ni personne n'est parfait·e, mais tout de même, iel pourrait faire mieux ! Tout est là. Coincé·e dans notre vision du monde, on ne se met pas à la place des autres. Et en même temps, comment penser quelque chose que je n'ai pas vécu, que je ne vis pas et que je ne vivrai jamais ? Comment imaginer l'inimaginable, comment percevoir l'imperceptible ? Comment ne pas s'aliéner l'autre ? Je suis l'autre des autres. Nous vivons un dilemme du prisonnier permanent et continuel. J'ai choisi de pouvoir tout perdre, pour pouvoir tout gagner : possiblement perdre foi en les autres, pour trouver leur humanité.

 
Lire la suite...

from The den

Ses yeux étincellaient, perdus dans le givre de sa barbe. Elle les fermait à intervalles irréguliers, sans rythme apparant. Les mots « Ne laisse pas la peur s'emparer de ton esprit ! » apparurent dans mon esprit, sans que je sois sûr qu'ils viennent bien de moi. « Peut-être faudrait-il que je m'ouvre à cet être face à moi ? » ; encore une fois, l'origine de cette pensée me semblait incertaine. « Je ne te veux aucun mal. » Cette fois, j'en étais sûr, la lame dans ma main le prouvait : ces mots, bien que résonnant dans ma tête, ne venaient pas de moi.

Quel monstre vicieux, me faire croire, après avoir détruit ma famille, que je ne lui voulait aucun mal. Mais déjà les certitudes s'éloignaient de moi, ou du moins, j'en avais l'impression. Une seule chose de sûre : elle m'attendait. Elle m'attendait, moi et ma lame, et ne souhaitait pas se défendre. Elle ne souhaitait pas me faire croire que je l'aimais, ni même que je la tolérais. Comme si elle souhaitait embrasser ma lame.

Les yeux de son cou semblaient emprunts d'une telle mélancolie. Peut-être ne fallait-il pas que je la tue, mais que je l'aide ? Ses paumes me regardaient, implorantes. Peut-être que ma meilleur vengeance n'était pas sa mort, mais la réparation de ses torts ? Au creux de ses coudes, les larmes s'écoulaient doucement. Peut-être que pour me sauver, il me fallait la protéger, même. «Ne faiblis pas !» je m'entendis penser.

Ma décision était prise : j'allais lui offrir ma lame, la lame ancestrale de ma famille, tout ce qui me restait d'elle. Dans un instant suspendu, je me vis m'agenouiller, lui présentant mon arme sur mes paumes ouvertes. La seconde qui suivi dura un millénaire, durant lequel ses ailes s'ouvrirent, s'étendirent, m'enveloppèrent. Je compris son histoire, je vécu ses vies, je vis le monde de ses yeux.

Je me réveillais de son étreinte sans la notion du temps, et tandis que j'ouvrais les paupières, anciennes et nouvelles, une pensée m'obsédait : « Merci ! »

 
Lire la suite...

from The den

In a place, somewhere over the rainbow, over the clouds, over the sun, over the stars, over the dimest, most ancient celestial bodies, there is an ancient celestial mind. Is it a godlike mind? I don't know. I've never met one, so, how could I know? I guess it depends on how one defines godlike, and thus, what is divine, and how close to divine something needs to be to be godlike. Yet, that is not the point. This mind, as I said — even though I'm not sure one can picture what a mind without a body is — is. It is, but can it act? Can it do something? Anything at all? Surely it does, because, how could we know it even exists, without any body nor any way of showing us it exists? Yet, that is not the point. Is it benevolent or malevolent in its actions ? To knnow that, we would need its agenda: why does it do what it does? One can agree on the fact that the good-or-bad scale depends on one's core values. So, we're left wondering about its very will. Yet, that is not the point. What is the point, then? Why do care talking about it? I don't know, for sure. Maybe, it can only love. Not some weird, fascinated unconditional love, but really, loving something — someone — for it or them being beautiful, not necesarily by its or their physical form, but maybe because it brings joy or happiness or melancholy or the wish to have eyes to cry.

 
Read more...

from The den

J'ai tant appris qu'à la fin, tout est triste, que je ne connais plus la joie. La joie de voir le monde qui m'entoure, sa beauté, ses merveilles, ses exubérances, son originalité. Je me suis trop habitué à ne plus rien ressentir d'autre que la platitude d'une routine que je ne sais plus être heureux⋅se. Peut-être qu'à la fin, il n'y a plus rien, juste l'absence de conscience, mais ça ne dois pas m'empêcher de profiter, tant que je le peux, de la vie. Effectivement, je crois à la finitude de la conscience humaine, et même, je ne suis pas sûr⋅e de l'existence de cette dernière. Mais autant vivre, pour aider les autres à vivre, pour l'émerveillement dans les interactions. “Ah, tu fais ta pâte à tarte comme ça ?”, “J'aime bien la façon dont tu tiens ton crochet !”, “Cette façon de voir cette preuve est belle et originale, je vais essayer de m'en souvenir !”, …, autant de façon de découvrir les autres personnes, de comprendre comment elles perçoivent l'extérieur. C'est ça, finalement, exister : c'est sentir et penser des choses de manière unique, comme personne d'autre avant. C'est peut-être aussi ça qui me terrifie : si je change, serais-je encore moi-même ?

 
Read more...